discours contre lexposition coloniale

L’opinion publique d’après l’Exposition coloniale ne sera pas l’opinion publique d’avant. Ces chiffres la placent au second rang de toutes les initiatives de ce genre, certes assez loin derrière l’Exposition universelle de 1900 (48 millions d’entrées), mais avant celle de 1889 (32 millions). Après un parcours dévoué à l’exaltation de l’œuvre coloniale, puis à la présentation des œuvres d’art non-européen, il abrite aujourd’hui le Musée d’histoire de l’immigration. En outre, les anciens pavillons du Cameroun et du Togo ont changé de continent, et abritent aujourd’hui des temples bouddhistes. Elle se situe également dans un projet politique qui prit la forme d’un musée, placé sous la tutelle du ministère des Colonies. Outre l’Exposition, diverses initiatives accompagnèrent l’ancrage de l’idée coloniale dans l’opinion et dans divers milieux spécialisés. Le 6 mai 1931, l’exposition coloniale internationale ouvre ses portes à Paris. L’assistance fut bien maigrelette, terriblement inférieure en tout cas à ce qu’avaient espéré les organisateurs. Il est significatif que les mots choisis par Robert Brasillach – qui avait vingt-deux ans en 1931 – soient « agréable… belles images… féérique… aventure… évasion… ». Le 6 mai 1931 à 14 h 55, le président Gaston Doumergue et le maréchal Lyautey, commissaire général de l’Expo, procèdent à l’inauguration. Contre l’Exposition coloniale de 1931 (Paris-Vincennes) : des voix fermes, mais bien isolées. Les communistes, les surréalistes, l’aile gauche de la SFIO, quelques esprits marginaux refusèrent le consensus par quelques rares tentatives de manifestations ou par des déclarations enflammées. Il y eut alors une (quasi) unanimité, les seuls empêcheurs de se réjouir en rond étant marginalisés ou pourchassés (voir infra). Afficher le thème : La société française face à l’héritage de son passé colonial. Paul REYNAUD - ministre des Colonies - Discours inaugural de l’Exposition coloniale - 6 mai 1931 _____ La vocation coloniale « Le Français a la vocation coloniale. L’empire français au moment de l’exposition coloniale de 1931 (3 heures). À l’entrée de ce Palais était exposée une statue dorée représentant « La France apportant la paix et la prospérité aux colonies », œuvre de Léon Drivier [2]. C’est dire deux choses : d’une part, s’étonner qu’il n’y ait eu dans ce considérable ouvrage collectif sur l’histoire de France qu’une contribution (sur cent trente) sur son passé esclavagiste et colonial ; d’autre part, combien cette Exposition fut importante. Pendant l’exposition, la France affirme sa mission civilisatrice dans ses colonies. Mais, au sein même du lobby colonial, certains esprits chagrins contestèrent cet enthousiasme. Le 19 avril 1931, la police, informée d’une réunion dans le sous-sol d’un café, procéda à trente-trois arrestations, dont celle de Nguyen Van Tao, membre du comité central du PCF. Vestige de l’exposition coloniale, la salle des dioramas présentait les colonies françaises par le biais de vitrines exposant les produits des colonies. Ce discours, on le voit, consiste à « naturaliser » l'occupation coloniale, en l'inscrivant dans la continuité de l'échange commercial traditionnel. par Alain Ruscio, pour histoirecoloniale.net. L’opposition à l’exposition de 1931, si multiforme soit-elle, est une véritable On parvint rapidement au cap de 10 millions de visiteurs (mi-juillet). Au temps de l’exposition coloniale (1931) Décidé avant la Première Guerre mondiale, le projet d’une grande exposition dédiée aux colonies a été maintes fois repoussé : 1931 sera l’année coloniale. Il faut lire cependant les publications de l’aile gauche du parti (Maurice et Magdeleine Paz, Édouard Depreux, Robert-Jean Longuet, Daniel Guérin…) pour parvenir à des protestations plus résolues. Les dimanches et jours fériés voyaient les plus fortes affluences, entre 350 000 et 530 000 visiteurs. Certains traversaient la France : le jeune Sétois Georges Brassens, dix ans en 1931, visita Paris pour la première fois, en famille, à cette occasion. », in Pierre Nora (dir. L’Exposition coloniale constitue donc crépuscule d’un âge d’or impérial. Sans doute pas celle du maréchal Lyautey, qui avait tout fait pour tirer son œuvre, dont il savait qu’elle serait la dernière, vers une vraie connaissance, loin des scènes folklorisantes des précédentes expositions. L'exposition se tient sur 110 hectares. Le 30 juillet 1885, Clémenceau prononce un discours condamnant la politique coloniale de Jules Ferry. Dans son article précité, Lucien Febvre introduisait lui aussi une réserve : « L’historien redescend vers la ville, plein de lourds souvenirs, méditant sur tout ce qu’ont produit déjà de dérèglements dans l’histoire les variations alternées des distances entre races, entre peuples : les unes, les distances matérielles, chaque jour se raccourcissant ; les autres, les distances morales, demeurant constantes, énormes, peut-être infranchissables. III, 2018. [19] Cité par José Pierre, Tracts surréalistes et déclarations collectives, vol. Ne visitez pas l’exposition coloniale « À la veille du 1er mai 1931 et à l’avant veille de l’inauguration de l’Exposition coloniale, l’étudiant indo-chinois Tao est enlevé par la police française. La campagne contre l’Exposition coloniale internationale de 1931, un moment anti-impérialiste 43e Congrès de la French Colonial Historical Society, Aix-en-Provence, juin 2017, 2017 Vincent Bollenot Mais aucune indication ne permet de connaître les réactions de la foule devant ces initiatives. Décidé avant la Première Guerre, le projet d’une grande exposition dédiée aux colonies a été maintes fois repoussé : 1931 sera l’année coloniale. Lorsqu’il mit en chantier la vaste entreprise des Lieux de mémoire, l’historien Pierre Nora demanda à Charles-Robert Ageron – alors, à juste titre, le plus renommé des spécialistes – d’évoquer la grande Exposition coloniale internationale qui eut lieu à Paris, à la lisière du bois de Vincennes, entre mai et novembre 1931 [1]. D’autres expositions de ce type s’étaient tenues avant Paris 1931 – dont celles de Marseille, 1906 et 1922 – puis se tinrent après, dans bien des villes de France. Contre cet évènement de grande ampleur, des militants anti-impérialistes se mobilisent à Ancien gouverneur général de Madagascar, promu au poste clé de délégué général de l’Exposition, Marcel Olivier tirait un bilan enthousiaste de l’expérience : « En six mois, l’idée coloniale a gagné plus de terrain qu’elle n’en avait gagné en cinquante ans » (« Bilan de l’Exposition », novembre 1931) [5]. Le succès est foudroyant. Le Congrès de la LDH, qui se tint à Vichy la même année, engendra une critique (du reste modérée) des méthodes de la colonisation, seule une minorité, autour de Félicien Challaye, adoptant un langage radical. [6] Revue des questions coloniales & maritimes, n° 445, mai-juillet 1931. L'apogée de l'Empire colonial français se situerait en 1930-31 avec les organisations des fêtes du Centenaire de l'Algérie française et de l'Exposition coloniale de Paris. [9] Cité par Charles-Robert Ageron, art. En dehors de cet article pionnier, le livre de référence reste : Catherine Hodeir & Michel Pierre, L’Exposition coloniale, Bruxelles, Complexe, 1991. cité ; Pierre Biondi & Gilles Morin, Les Anticolonialistes (1881-1962), Paris, Robert Laffont, 1992. Au 1er novembre, le cap des 30 millions fut franchi (31 170 618). Ce coup de pouce fut tardif (janvier 1931), sous la forme d’une lettre signée par Willi Münzenberg et Virendranath Chattopadhyaya, permanents de l’Internationale [16]. Lorsque tout fut achevé, la contre-Expo se présenta sous forme de propagande à trois volets : dénonciation des crimes colonialistes ; valorisation des civilisations non européennes (c’était la partie sur les arts que l’on appelait pas encore primitifs, conçue par les surréalistes) ; enfin, exaltation des réalisations soviétiques, en particulier dans les républiques d’Asie centrale. ... l'exposition coloniale de 1931 12/7/09 9:32 PM Il forma avec Elsa Triolet, Paul Éluard, Jacques Sadoul, Yves Tanguy et André Thirion une petite équipe qui réfléchit à cette initiative, puis qui la réalisa. Mais il y eut tout de même quelques actes, vite réprimés. Comment s’étonner, dans ces conditions, qu’au triomphe apparent des thèses coloniales – triomphe de la quantité – ait succédé une certaine amertume des membres du lobby – absence de la qualité – qui avait pris l’initiative de cette Exposition ? Les plages horaires d’ouverture étaient amples : toute la semaine de 14 heures (15 heures le dimanche) à minuit. Ils furent sans doute plus sensibles aux « drôles de têtes » des « indigènes » qu’à leurs œuvres exposées (il y en eut pourtant), plus aux spectacles nocturnes son et lumière qu’aux conférences magistrales de quelques universitaires, plus amusés par la naissance d’un « négrillon », enfant d’un couple de Pahlouins, que par les détails des sculptures Khmer, etc. -l’exposition coloniale de 1931. Avant même l’ouverture de l’Expo de Vincennes, fin avril, André Breton, peut-être aidé par Éluard, rédigea un appel, signé également par Benjamin Péret, Georges Sadoul, Louis Aragon, René Char, Pierre Unik, André Thirion, René Crevel, etc. Le terrain appartenait à la CGTU, syndicat notoirement lié au PC. Il est vrai que cette initiative bénéficia d’un investissement total de l’État, à tous les niveaux, et d’une couverture médiatique énorme, particulièrement bien orchestrée. Même si l’exhibition des Kanak au Jardin d’acclimatation, exactement contemporaine, ne peut être reprochée aux organisateurs de la grande Exposition, il reste que bien des spectateurs visitèrent les deux… et que souvent ils ne firent guère la différence. Le bureau de la Ligue internationale contre l’impérialisme et l’oppression coloniale, basé à Berlin, a donné le coup de pouce initial par des injonctions à son antenne française, filiale du PCF. [14] Alain Ruscio, « Contre l’Exposition coloniale de 1931 (Paris-Vincennes) : des voix fermes, mais bien isolées. Il y a 90 ans, en mai 1931, s’est ouverte l’Exposition coloniale internationale de Paris qui a connu, jusqu’en novembre, un nombre exceptionnel de visiteurs. Intellectuels jouent rôle essentiel dans prise de conscience des éfaits de colonisation. [2] Aujourd’hui déplacée Porte dorée. I, La République, Paris, Gallimard, 1984. Plusieurs milliers de travailleurs – dont des colonisés – furent mobilisés. [5] Cité par Charles-Robert Ageron, art. l’exposition coloniale de 1931 : réalités, représentations et contestations • Il s’agit ici de décrire les différents points de vue (celui de la société, des politiques mais aussi des colonisés) sur la colonisation française au début du XXème siècle au moment de la tenue de l’exposition coloniale de 1931 à Paris : Afficher le thème : La société française face à l’héritage de son passé colonial, Afficher le thème : Afrique subsaharienne et océan Indien. Il décide d’organiser, en 1877, deux «spectacles ethnologiques», en présentant des Nubiens et des Esquimaux aux Parisiens. Le lendemain, un encart dans L’Humanité annonçait triomphalement la nouvelle et demandait aux lecteurs d’y venir « en foule ». cit. A. Représentations B. Réalités C. Contestations Les articles du Populaire de l’époque étaient surtout descriptif de la vie quotidienne de l’Exposition, nourrissant « notre appétit de rêve et d’inconnu » (24 avril 1931). Toutes les instances de l’appareil d’État se mobilisèrent. Comme depuis les débuts des conquêtes coloniales, des voix s’élevèrent pour protester, pour tenter de présenter un autre bilan du système. Colonisés et anticolonialistes en France, 1919-1939, Paris, L’Harmattan, 1982. Au temps de l’Exposition coloniale . Un tract d’une grande violence fut distribué : un dessin y représentait une balle d’opium, une jarre d’alcool, une guillotine, des têtes coupées et des colonisés enchaînés. Rien de tel dans la mouvance de la gauche « classique », Ligue des droits de l’homme ou Parti socialiste SFIO. Quels que soient les critères retenus, une chose est sûre : l’Exposition fut un immense succès populaire. La colonisation reste incomprise » (Union coloniale, Rapport d’activité, 1932) [9]. (Extract from Paul Reynaud’s speech, from Discours inaugural de l’Exposition coloniale, 6 mai 1931.) André Gide publie en 1927 un ouvrage, Voyage au Congo, où il la dénonce fermement. $!�m�*Z����}��}:o�ag���O�?�8�p2�b�"E�m�ݶa� 4. “Un passé qui ne passe pas” (Rousso, 1987) Decolonisation Discours de Dakar 2007 & 2012 Intervention in Mali « La colonisation n’est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l’Afrique. Le fait est : aux élections suivantes, pourtant en 1932, seule une dizaine de députés évoquèrent l’Empire dans leur profession de foi [10]. Il y eut des distributions de tracts – que l’on imagine rapides – à Toulouse, Marseille, Limoges, Lyon… Pour les colonisés protestataires, il était plus difficile encore de pénétrer dans l’enceinte de l’Expo et de s’y faire entendre. Contre-Exposition. Nous fûmes, ajoutait-il, « la génération de l’année où il y avait une tête de nègre sur les timbres-poste, l’année de l’Exposition coloniale. I, 1922-1939, Paris, Éric Losfeld, 1980. il y a 90 ans, une immense opération de propagande coloniale, La société française au temps des colonies, La société française face à l’héritage de son passé colonial, Les essais nucléaires français en Algérie, La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962, Livres, films, spectacles pour la reconnaissance, Les harkis et autres rapatriés coloniaux, Histoire et mémoire des anticolonialismes, Villes du Midi et mémoire de l’Algérie française, L’exportation du modèle français de guerre anticoloniale. ), Les Lieux de mémoire, vol. La première a lieu à Marseille, en 1906.Elle est également l'occasion de la tenue d'un congrès, dont les conclusions [3] sont publiées en quatre volumes, de plus de 2000 pages au total, sous la direction de Jules Charles-Roux. Les jets d’eau colorés de feux, les architectures de carton, dans la belle nuit de Vincennes, prenaient leur aspect féerique, abandonnaient tout truquage facile. Exposition coloniale (1931 ; Paris) Pays : Intergouvernemental Création : 06-05-1931Fin d'activité : 16-11-1931ISNI : ISNI 0000 0001 2194 1684 (Informations sur l'ISNI) Note : Commissaire général de l'exposition : maréchal Hubert Lyautey. C’étaient les décors mêmes de l’aventure, et toute une littérature d’évasion finissait là, à la portée du petit bourgeois, entre l’ours et le phoque du Zoo et la grande masse rouge du temple d’Angkor [13]. Un temps, Paris, fut la capitale économique, intellectuelle et culturelle du monde colonial. – et artistique – danseurs, musiciens, bijoutiers, etc. Une telle réussite a, sans aucun doute, influencé Geoffroy de Saint-Hilaire, directeur du Jardin d’acclimatation, qui cherchait des attractions à même de redresser la situation financière délicate de l’établissement. Chronologiquement, l’Exposition se situa exactement à mi-chemin entre le début du siècle et le quasi-achèvement de l’implantation coloniale (hors le Maroc) et la fin de la guerre d’Algérie, marquant l’effondrement de l’Empire. La police fut très efficace : le 1er août, elle dispersa un rassemblement, toujours d’« Annamites », devant la reproduction du temple d’Angkor ; en septembre, un projet de destruction de la statue de l’empereur Khai Dinh, considéré comme un collaborateur, avorta. Un militant kabyle, Mohamed Saïl Mohamed, y fut particulièrement actif. Elle avait pour objectif de révéler la vérité sur les colonies. La lecture de la table des matières de cette publication en dit long sur la manière dont sont classifiés les éléments de la propagande coloniale de l'époque. Chef du gouvernement à deux reprises (1880-1881, 1883-1885), mais renversé par la Chambre le 30 … Du fait de cette comptabilité quotidienne, les autorités furent à même de livrer aux journalistes, dès le lendemain de la clôture, un chiffre d’entrées total : « Le total général des entrées durant l’exploitation de l’Exposition est de 33 490 339 pour une durée de 193 jours » (Bureau de presse, 16 novembre 1931) [4]. Ils organisèrent une contre-exposition dénonçant les méfaits du colonialisme Ú . Au terme de ce vaste chantier, l’Exposition regroupait, sur un espace de 110 hectares, entre la porte de Reuilly et le bois de Vincennes, plusieurs dizaines de pavillons, plus le Palais permanent, orné d’une gigantesque fresque, œuvre réalisée sous la direction du sculpteur Alfred Auguste Janniot. L'exposition coloniale internationale, qui se tient à Vincennes en 1931, est une opération titanesque: C'est la première exposition coloniale internationale. Mais forcément de façon clandestine. Les quelques contestations venant de colonisés, des « Anamites », ont été étouffées et celles émanant des communistes et des surréalistes sont restées marginales par rapport au grand succès populaire de cette œuvre efficace de propagande coloniale. Partout, ce fut l’étalage de la bonne conscience : « L’Exposition coloniale figure la France nouvelle, la France de 11 millions de km2 – vingt-deux fois le territoire de la métropole – la France de 100 millions d’habitants » (RP Louis Jalabert, Études, 20 juin 1931)… « Les colonies doivent être pour la France ce que l’Ouest a été si longtemps pour l’Amérique, le lieu du rajeunissement, de la croissance et du refuge » (André Maurois, Le Journal, 6 mai 1931)… « Aujourd’hui, nos colonies sont de vastes chantiers en plein travail et presque tous en plein rendement. Chiappe, pour l’atteindre, utilise le faux et la lettre anonyme. Dans les milieux socialistes, même modération. Les jours de semaine dépassaient les 100 000 visiteurs. « C’est pourquoi nous ne nous mêlons pas à l’enthousiasme. Les transports en commun furent aménagés et améliorés la ligne n° 8 du métro fut d’ailleurs inaugurée la veille de l’ouverture. En 1931, le gouvernement français organise à Vincennes une exposition coloniale internationale pour démontrer la grandeur et la légitimité des Empires coloniaux. […] N’en déplaise au scandaleux Parti socialiste et à la jésuitique Ligue des droits de l’homme, il serait un peu fort que nous distinguions entre la bonne et la mauvaise façon de coloniser. Avant l’exposition, des tracts surréalistes furent diffusés afin d’alerter l’opinion publique. Mais force est de constater qu’il échoua. ... Une Contre Exposition ouvre ses portes au public, le 19 septembre 1931. Le chiffre généralement avancé, à la suite de Charles-Robert Ageron, est de 8 millions de personnes qui ont, une ou plusieurs fois, été présentes. Majorité massive ne signifie pas unanimité. Discour d'inauguration Nous sommes en 1931, le président Doumergue, qui a été élu président de la République en 1924 pour un mandat de 7 ans, s’apprête à inaugurer l’exposition coloniale de Paris en compagnie de Paul Reynaud, le ministre français des colonies ainsi que Hubert Lyautey, maréchal français depuis 1921 et commissaire général de l’exposition. Mais aucune n’atteignit l’ampleur et la renommée de celle de la capitale. Aperçus; Suivre cet auteur Alain Ruscio; Dans Aden 2009/1 (N° 8), pages 104 à 111 […] La date du 6 mai 1931 demeurera symbolique de cette “puissance éternelle de renaissance et de résurrection” que Renan discernait à travers toute notre histoire » (Le Figaro, 7 mai)… « Sur tout le parcours, de l’Élysée au bois de Vincennes, la foule parisienne a acclamé avec enthousiasme le chef de l’État » (Le Petit Parisien, 7 mai)… Dès lors, il ne se passa plus guère de jour, avant la clôture (le dimanche 15 novembre 1931), sans qu’un ou plusieurs de ces quotidiens ne consacre des articles, toujours sur le même ton, à l’événement. [12] « Reportages indiscrets », Voilà, l’hebdomadaire du reportage, 2 mai 1931. Le moins que l’on puisse écrire est que cela resta un vœu… pieux. Cette dernière célèbre, pour la IIIe République, l'affirmation du succès de la colonisation. Entre juillet 1931 et février 1932 fut mise sur pied une contre-Exposition, La vérité sur les colonies [15], place du Combat (aujourd’hui place du colonel Fabien), dans le XIXe arrondissement de Paris. Pour les références de chacun, voir Alain Ruscio, art. Pour donner de la véracité à l’ensemble, les autorités mobilisèrent des « indigènes », chargés de reproduire des scènes de la vie professionnelle – forgerons, pêcheurs, cordonniers, brodeurs, etc. Elle est prête à suivre les péripéties de la bataille du riz et du caoutchouc en Indochine, de l’arachide en AOF, du café à Madagascar » (Paul Reynaud, discours, 7 juin 1931) [6]. Le grand Palais des colonies a été conservé. � �}�r9���0���F4�iﺛ�Ȓܭ����3 « L’Exposition coloniale, avec toutes ses merveilles qui reflétaient l’existence réelle de nos richesses d’outre-mer, a frappé l’imagination. « Ne visitez pas l’exposition coloniale! Les enseignants furent invités à y emmener leurs élèves, des tout-petits aux lycéens. 9 Par la diffusion de leur pétition « Ne visitez-pas l’exposition coloniale » et par l’organisation d’une « Contre-exposition coloniale », les surréalistes dénoncent le colonialisme et l’impérialisme, notamment les conditions de travail forcé dans les colonies, et ce dès l’annonce de l’Exposition de 1931. Cet événement est l’occasion pour la France de glorifier son empire. On peut s’interroger : à qui la faute ? Les thèmes exotiques se retrouvent dans le cinéma, la pub ou les chansons. Dans la grande presse nationale, seule L’Humanité refusa le consensus autour des valeurs coloniales. Aperçu », Revue Aden, Groupe interdisciplinaire d’études nizaniennes, n° spécial, Anticolonialistes des années 1930 et leurs héritages, n° 8, octobre 2009. Même si ce discours est applaudi par quelques politiciens, Clémenceau reste … _�hl��ISjH[��+����2�]_�R��e�N�u���TlR�^m �=_ ����������q̓��PzBW���[��k1WP�1P��D���P�dm�g- [8] Lucien Febvre, « L’histoire économique et la vie. La presse conservatrice de l’époque et quelques archives permettent de cerner le phénomène. Fermer distribuées aux officiels, aux anciens combattants, aux encadrants des groupes, aux enfants des écoles, aux membres des associations… Il faut évidemment distinguer le nombre total d’entrées et le nombre de visiteurs : évidemment, il n’y eut pas 33 500 000 de Français qui visitèrent l’Exposition ! […] Aux discours et aux exécutions capitales, répondez en exigeant l’évacuation immédiate des colonies et la mise en accusation des généraux et des fonctionnai¬res responsables des massacres d’Annam, du Liban, du Maroc et de l’Afrique centrale. L’exposition coloniale internationale de Paris, dans le Bois de Vincennes, en 1931, est restée dans les mémoires comme l’apothéose de la colonisation française. L’Alliance française y tint son congrès (15 juillet), tout comme les historiens (23 septembre), les géographes (24 septembre), etc. Mais la raison d’être du PCF – il obéissait à la VIIIe condition d’adhésion à l’Internationale – était d’agir, et non seulement de protester, contre le colonialisme. À ces chiffres, déjà considérables, il fallait ajouter les invitations gratuites (des dizaines de milliers ?) La statue dorée a été déplacée… et cette statue à la gloire de l’empire baptisée statue d’Athéna. �\��O��v8"Y.�Ԡ����0|���!,�|Y�N�K�Rא��*��'F5�3��K��2 ��+�jn�Oj�0�ϻ�o�2���)$�)����N� Enfin, sans se douter du caractère vexatoire de cette initiative, le Zoo de Vincennes fut inauguré en même temps que l’Exposition. Paul Reynaud, ministre des Colonies, « L’empire français », Discours d’inauguration de l’Exposition coloniale de Vincennes, 1931, reproduit dans Numéro spécial : « Exposition coloniale internationale – L’effort colonial dans le monde », in Le Sud-Ouest économique, n°213, août 1931, p. … [3] Tous les chiffres cités ici sont tirés de la presse de l’époque, qui reproduisait fidèlement les communiqués du Bureau de presse. La pose de la première pierre eut lieu le 5 novembre 1928. Louis Aragon joua un rôle de premier plan, celui d’une passerelle entre les deux milieux, dans la genèse et la réalisation de la contre-Exposition. Les plus politisés d’entre eux, souvent dans la mouvance communiste, furent actifs. On imagine que la police avait quadrillé les lieux. Ainsi de l’Éducation nationale. Il faut également signaler la protestation du mouvement anarchiste (Union anarchiste, Association des fédéralistes anarchistes, Confédération générale du travail-Syndicaliste révolutionnaire). Le 9 janvier 1932, le comité exécutif de la Ligue contre l’impérialisme se réunit à Paris et évalue à 5 000 le nombre total des visiteurs ; les études publiées ultérieurement avancent des évaluations comparables [18]. Cet incontestable succès populaire ne masquait-il pas une méconnaissance et, finalement, une certaine indifférence ? L’expansion coloniale et le partage de l’Afrique à la fin du XIXe siècle (1 heure). Leçons d’une Exposition », Annales, n° 13, 1931. Le délégué général de l’Exposition, Marcel Olivier, en a tiré un bilan enthousiaste : « En six mois, l’idée coloniale a gagné plus de terrain qu’elle n’en avait gagné en cinquante ans » et le ministre des Colonies, Paul Reynaud, a déclaré : « L’opinion publique d’après l’Exposition coloniale ne sera pas l’opinion publique d’avant ». Par chance pour l’historien, le Bureau de presse divulgua régulièrement des chiffres, repris par la presse, qui paraissent fiables [3]. Lire tout le discours. Malgré les efforts des pionniers, eux-mêmes colonisés (dont Nguyen Ai Quoc, le futur Ho Chi Minh, l’Algérien Abdelkader Hadj Ali) ou militants métropolitains (Paul Vaillant-Couturier, Jacques Doriot), malgré une première campagne courageuse contre la guerre du Rif, l’anti-impérialisme avait encore bien des progrès à faire dans les rangs communistes. La contre-Exposition fut finalement inaugurée le 23 septembre, quatre mois et demi après la « Grande » (elle restera en revanche ouverte, après la fin de Vincennes, jusqu’en février 1932). Et presque chaque jour, il y eut une conférence, une rencontre, une projection dans les stands ou dans des salles parisiennes. » 71 politique via une dialectique entre préoccupations quotidiennes et analyses struc - turelles12) opérée à partir de ces questions matérielles pour toucher des individus a priori hors du giron des antiimpérialistes. Tout un monde créé par nous vit et agit au loin, sous les tropiques. Voir également Alain Ruscio, « Exposition coloniale de 1931 », in Encyclopédie de la colonisation française, Paris, Les Indes savantes, vol. Léon Blum, pourtant, avança une critique : que le peuple qui va à Vincennes n’oublie pas ce qu’il y a derrière ce spectacle. cité. F��b�Y�갻 [�`o'���4��U�s�c�(� Ce tract fut distribué dans l’enceinte même de l’Expo. Outre la participation signalée à la contre-Expo, les surréalistes se devaient d’intervenir ès-qualités, sous la forme qu’ils maîtrisaient mieux que tous : le pamphlet. [17] Sophie Leclercq, La Rançon du colonialisme. C’était l’ère des certitudes, martelées depuis deux générations par le « parti colonial », intériorisées par la grande majorité des Français. Il se tint près de deux cents congrès et rencontres [7]. Pendant les travaux, des mains inconnues avaient retiré du faîte du pavillon de l’AEF le drapeau tricolore pour y hisser un… drapeau rouge (nuit du 20 au 21 février). Le comble de la confusion fut sans doute atteint avec l’élection de Joséphine Baker, native du Missouri, au titre de « reine des colonies », dont on ne sait s’il s’est agi d’un vrai projet, d’un canular ou d’un coup de publicité [12]…, Le fait est que, dans la mémoire des millions de spectateurs, l’Exposition aura laissé des traces.

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